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Le Curcuma : anti-inflammatoire naturel

Ses origines

Le curcuma est une racine, visuellement proche du gingembre, qui pousse majoritairement sur le continent asiatique, d’où son autre nom de « safran des Indes ». Cependant, il est de plus en plus cultivé en France et il est possible d’en trouver d’excellente qualité auprès de producteurs, même en Bretagne !

Constituant principal du curry et des diverses variétés de masala, c’est le curcuma qui leur confère leur belle couleur orangée grâce aux substances curcuminoïdes qu’il contient.


En occident

Il est connu depuis l’Antiquité et a été évoqué pour la première fois en occident par le médecin grec Dioscoride au 1e siècle de notre ère. Il était alors utilisé à la fois comme colorant et comme substance médicinale.

Dans la pharmacopée moderne, le curcuma est l’une des plantes les plus étudiées scientifiquement. C’est surtout la curcumine, l’un des composés actifs du curcuma, qui est utilisée, notamment dans les compléments alimentaires.

Aujourd’hui, l’OMS comme l’EMA (l’agence européenne du médicament) reconnaissent au curcuma des effets bénéfiques sur la digestion, notamment en cas de dyspepsie (lourdeurs après les repas), des remontées d’acide gastrique et des flatulences. Ses effets sur la production de la bile par le foie ont également été étudiés avec des résultats positifs.

Le curcuma était traditionnellement utilisé comme anti-inflammatoire naturel et il continue à être fortement recommandé en cas de traumatismes (entorses, foulures…) et de maladies inflammatoires chroniques (arthrite, fibromyalgie, maladie de Crohn…).


En Ayurvéda

Le curcuma est l’épice que l’on connait le mieux et qui est le plus facilement associée à l’Ayurvéda.

Le curcuma est une épice chauffante et très légèrement séchante si elle est utilisée en poudre. Elle diminue Kapha et aide à équilibrer Vata et Pita via son action normalisante sur les trois Doshas.

Il a une saveur (Rasa) piquante et amer, qui accompagne la cicatrisation des tissus (dhatus). Il est stimulant, reconstituant, antibactérien, vulnéraire et un antibiotique naturel qui accompagne la reconstruction de la flore intestinale.

La curcumine est un excellent anti-inflammatoire, reconnu de longue date en Ayurvéda. Elle agit sur le système digestif en premier lieu mais aussi sur la respiration et la circulation du sang.

Enfin, le curcuma a une action spécifique sur le métabolisme. Il décongestionne le foie et le pancréas en stimulant la sécrétion de bile, et accompagne dans ce cadre les processus de nettoyage du foie, surtout quand il est surchargé.


Comment l’utiliser

Le curcuma ne comporte aucune contre-indication quand il est consommé à doses alimentaires : 1 à 2 grammes par jour sous forme de poudre ou de rhizome, pendant les repas ou en tisane.

Il est excellent avec tous les solanacées (tomates, pommes de terre, aubergines, piments…) et avec les protéines animales car il aide spécifiquement à les digérer et évite l’encrassement du foie.

Dans le cas d’inflammation aigue (allergie, entorse, remontées acides…), il sera plus intéressant de le prendre en complément alimentaire car les dosages en curcumine seront alors précis et vérifiables. Je vous recommande fortement de vous rapprocher de spécialistes avant d’en acheter car le surdosage est possible.

Attention, il n’est pas recommandé pour les femmes enceintes et allaitantes, ni en cas de prise de médicaments anticoagulants ou anti-inflammatoires. Dans tous les cas, si vous souffrez d’une maladie nécessitant une prise de traitement, je vous recommande fortement de vous faire accompagner.


Curcuma et poivre noir ?

Si vous connaissez le curcuma, vous avez sans doute déjà entendu ou lu ce type de phrases : « le curcuma doit être associé au poivre noir pour être mieux assimilé ».

A une époque, des études avaient montré que la pipérine, présente dans le poivre noir, renforçait l’absorption de la curcumine et permettait une meilleure assimilation. Cependant, ces études ont également montré que la pipérine renforçait la perméabilité intestinale et pouvait, sur le moyen ou long terme, entrainer d’autre problématiques.

Nous aurons sans doute l’occasion de reparler de l’hyperperméabilité intestinale, mais elle entraine généralement des symptômes tels que : flatulences, dysbiose intestinale, acné, fatigue persistante, allergies ou intolérances alimentaires…

L’allégation au sujet de la pipérine n’est donc aujourd’hui plus valable, il existe des variétés de curcuma bien plus assimilables, et ce sont celles qui vous sont conseillées en consultation individuelle.

2 réflexions au sujet de “Le Curcuma : anti-inflammatoire naturel”

  1. Bonjour Guillaume ! Avec plaisir, le gingembre est effectivement plus adapté mais sous forme de complément, il existe des formes d’extraction qui permettent d’optimiser l’absorption sans ajout d’autre chose 🙂
    En Ayurvéda, nous ajoutons de la matière grasse dans tous les plats que nous cuisinons, la question ne se pose donc pas mais effectivement vous avez raison

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  2. Merci Aurélia pour l’article ! Ne faut-il associer le curcuma à une matière grasse pour faciliter l’absorption ? Le gingembre est peut-être plus adapté que le poivre noir ?

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